Page 51 - Rapport d'activité 2023
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IMPACT ENVIRONNEMENTAL DE NOS ACHATS DE PAPIER
Description du risque
En tant qu’éditeur de presse et d’édition, le Groupe Bayard est un gros consommateur de papier. Les risques que la production de papier fait courir à l’environnement sont multiples : risques de défores- tation et de dégradation de la biodiversité (surtout en Asie), risques de pollution des milieux aquatiques (au moment de la phase de blanchiment) et risques de gaspillage d’eau.
Les fournisseurs doivent donc pouvoir garantir l’origine des bois qu’ils utilisent pour produire la pâte à papier, la qualité de leur politique de gestion de l’eau et le caractère non polluant de leurs méthodes de production. L’achat de papiers label- lisés auprès de fournisseurs dûment évalués est un enjeu stratégique.
En outre, l’organisation partiellement décentrali- sée et assez complexe de notre processus d’achat de papier est également facteur de risque :
> le périmètre sous contrôle est celui pour lequel la DOA achète le papier (66 % du total Groupe) :
- la totalité de la presse France hors Bayard
Service (Bayard, Milan Presse, la SER) et BPB ; - environ 1/5e de l’édition France (Bayard et Milan) ; > le risque de moindre maîtrise concerne les achats
hors DOA (34 % du total Groupe) :
- Bayard Service, en tant qu’éditeur délégué pour ses clients qui éditent de la presse paroissiale, achète son papier séparément, via ses impri- meurs régionaux ;
- papier pour l’Édition France acheté directement par les imprimeurs en Europe ou en Chine : il s’agit du papier des livres semi-complexes auparavant fabriqués en Chine mais désor- mais rapatriés en Europe (Italie et Roumanie principalement) et du papier des livres com- plexes encore fabriqués en Chine faute de so- lution industrielle en Europe. En plus des enjeux
environnementaux (process industriel plus carboné, traçabilité des bois...), cette déloca- lisation en Asie pourrait comporter des enjeux en matière de pratiques sociales. Elle constitue notre zone de risque principale ;
- filiales internationales : elles achètent elles- mêmes en direct leur papier.
Les difficultés d’approvisionnement consécutives à la crise du papier, tout au long de l’année 2022, et à la grève des dockers en janvier 2023 chez notre fournisseur finlandais UPM ont aussi fait peser un risque sur notre capacité à maintenir la qualité environnementale de nos achats.
D’une façon générale, la fermeture progressive des capacités de production de papier en France représente un défi environnemental. L’un de nos principaux fournisseurs, Condat, a fermé en mars 2023 son site de Dordogne (transfert vers l’Italie). Nous devons aller acheter notre papier de plus en plus loin. Pour évaluer l’impact environnemental de nos achats papier, la certification PEFC ne suffit plus, elle doit être complétée par le calcul du bilan carbone de nos achats papier.
Politique mise en œuvre
Depuis plusieurs années, le Groupe Bayard tra- vaille à augmenter la part de papier certifié ou FSC (hors Europe) ou de papier recyclé dans l’ensemble de ses approvisionnements, tant pour la presse que pour l’édition. Les labels PEFC et FSC assurent que sont respectés les critères environnementaux, de gestion durable du patrimoine forestier, de ges- tion de l’eau et des sols, de respect des hommes. Ainsi, les fournisseurs de papier PEFC ou FSC sont contraints par cette norme d’attester de leur politique de gestion des eaux usées (qui doit être certifiée ISO 14001), de leur politique de réduction des gaz à effet de serre (transport et fabrication),
de techniques de blanchiment exemptes de chlore ainsi que de leur politique sociale (sécurité, sous- traitance). La certification se fait sur une base purement déclarative.
Dans un contexte de difficultés d’approvisionne- ment et de hausse extrêmement importante des coûts d’achat papier, le Groupe n’a fait aucune concession en 2022-23 sur la qualité du papier et a refusé toute proposition de papier non certifié.
L’autre pilier de cette politique d’achat papier consiste à sélectionner nos fournisseurs selon des labels inter- nationaux de notation : EcoVadis et Book Chain.
> EcoVadis : ce sont surtout nos prestataires euro- péens qui y sont adhérents.
> Book Chain Project : organisme spécialisé sur l’édi- tion avec une vraie expertise métier et qui peut diligenter des audits. Son système d’évaluation a intégré en 2021-22 le critère des émissions carbone. C’est l’outil d’évaluation que nous utilisons pour les prestataires européens et chinois. Une base de données est en cours d’élaboration, qui nous permettra de mieux tracer nos circuits d’appro- visionnement et de peser sur les choix de papier de nos imprimeurs étrangers.
Sur la presse jeunesse, des substitutions de four- nisseurs ont été opérées en 2022-23 au profit de papetiers mieux notés ; sur La Croix L’Hebdo, nous sommes passés d’un papetier qui n’était pas noté EcoVadis à un papetier certifié EcoVadis.
Enfin, en 2022-23, nous avons lancé le chantier de calcul de l’évolution depuis le dernier bilan carbone des émissions de nos achats papier (1/3 de toutes nos émissions de CO2, soit le plus gros poste). Il nécessitera le développement de nouveaux outils, dont une calculette carbone pour l’édition (celle de la presse existant déjà) et l’intégration de ces calculettes avec notre ERP.
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